Pi Mai, mais qu’est-ce que c’est ? C’est le nom des célébrations de la nouvelle année bouddhiste au Laos. Comme dans les autres pays bouddhistes de la région, Pi Mai (à prononcer « pi maille ») est une gigantesque fête de l’eau. L’équivalent laotien de Thingyan en Birmanie et de Songkran en Thaïlande dure entre 4 et 5 jours ; la plupart des entreprises ferment à ce moment-là, les Laotiens se rendent au temple et vont rendre visite à leur famille, et de nombreux expatriés reviennent au pays.


Le nouvel an lao se célèbre mi-avril, vers la fin de la saison sèche et chaude, peu de temps avant le début de la saison des pluies. On fête joyeusement la fin des températures brûlantes et la mousson toute proche en se jetant des litres d’eau à la tête.
Pi Mai, surtout si vous voyagez à travers le Laos, va probablement provoquer chez vous des sentiments très ambivalents – mais toujours très forts. On ne peut pas rester indifférent à cette ambiance de fête généralisée, aux fidèles qui se pressent dans les temples, aux enceintes qui crachotent de la musique électro de tous leurs décibels, aux Beer Lao que des inconnus vous offrent pour que vous puissiez trinquer ensemble à la nouvelle année.
Voyager au Laos pendant Pi Mai : guide de survie


Pourquoi j’ai détesté Pi Mai
Sur le papier, se faire jeter des bassines d’eau froide à longueur de journée, ça n’est pas hyper réjouissant. Même s’il fait très, très chaud, et encore moins quand il fait moins de 20 degrés. Quand on faisait notre tour en scooter du plateau des Bolovens et que toutes nos affaires étaient trempées, qu’il faisait trop froid pour qu’elles sèchent, et que, cerise sur le gâteau, il pleuvait, j’ai connu quelques moments de désespoir. De la même façon, quand ton sweat vient à peine de sécher et qu’un gamin t’attend avec son seau d’eau à la sortie du chemin d’une des cascades du plateau, tu ne lui souhaites pas que du bien.


Je ne parle même pas du retour en bus de nuit entre Paksé et Vientiane, où tu macères dans tes vêtements humides. Forcément, après toute cette eau pas très propre et plusieurs jours d’humidité constante, j’ai eu droit à un petit lot d’irritations et de démangeaisons de la peau !


Pourquoi j’ai adoré Pi Mai
On a malgré tout bien rigolé pendant Pi Mai. Quand on redescendait du plateau des Bolovens vers Paksé, et que, sur la grande route, on essayait d’esquiver avec notre scooter les enfants qui nous attendaient pour nous arroser. On éclatait d’un rire de victoire – de courte durée, puisque ça ne marchait pas à tous les coups.
Mais là où j’ai vraiment aimé Pi Mai, c’est lors de la première journée qu’on a passée à Vientiane. On y a retrouvé trois copains rencontrés à Luang Prabang et on a passé la journée à sillonner la ville en scooter.
Armés de pistolets en plastique, je me suis « vengée » des 3 jours passés sur le plateau des Bolovens où, impuissante sur notre scooter, je ne pouvais que me faire tremper sans jamais répliquer. Moi qui disais « ne pas aimer les jeux d’eau », je me retrouve, une demi-heure plus tard, à arroser tous ceux qui croisaient mon chemin. Alors que je traversais une passe un peu difficile, et que la distance avec ma famille en France se faisait lourdement sentir, ce moment de perte complète de contrôle m’a fait le plus grand bien.


On déjeune dans un des rares restos ouverts, le Banlao. Le propriétaire que connaît bien notre copain qui vit à Vientiane nous accueille en nous versant une grande rasade d’eau glacée dans le cou. Happy Lao New Year !

On se balade à travers les rues, on s’arrête ici et là pour danser et faire la fête avec les groupes de laotiens postés devant chez eux. Tout le monde nous offre des Beer Lao, on recharge nos munitions dans les bassines d’eau devant les magasins, il y a de la musique de clubbing à fond dans toute la ville : une folie douce s’est emparée de Vientiane la tranquille !

En fin d’après-midi, direction les berges du Mékong où la marque de bière nationale Beer Lao a installé une scène de concert. Groupes de rock locaux et DJ s’enchaînent devant une foule compacte, avec de l’eau jusqu’aux chevilles. Et pour être sûrs de bien rester dans l’ambiance, le lieu bénéficie même d’un arrosage permanent façon système anti-incendie.



On y dansera jusqu’à la tombée de la nuit. Après, je commence à avoir un peu froid et, complètement trempée depuis le matin, je rêve de me sentir sèche. Le retour à l’hôtel, la douche chaude et surtout la sensation de la serviette de toilette et des draps secs nous on fait un bien fou.
Le nécessaire de survie pour Pi Mai
- Attention si vous avez prévu de prendre le bus pendant les jours de célébrations – la plupart des compagnies de bus tournent au ralenti à ce moment, et les prix sont parfois gonflés.
- De la même façon, certains sites sont fermés. Renseignez-vous pour éviter de trouver porte close.
- Faites le plein d’essence du scooter à faire la veille – les stations sont fermées pour les deux principaux jours de fête de Pi Mai. On a dû demander à notre loueur de scooter de nous vendre un peu d’essence pour tenir la journée.
- Achetez une petite pochette en plastique étanche pour votre téléphone et votre argent, à accrocher autour du cou – ou, mieux, un sac étanche.
- Portez des vêtements légers : ils n’auront pas le temps de sécher, mais au moins ça n’est pas dérangeant qu’ils soient détrempés.
- Enfilez des tongs ou des sandales qui ne craignent pas l’eau.
- Armez-vous d’un pistolet à eau de compétition, suffisamment puissant pour atteindre ceux qui sont à l’arrière des pick-ups qui sillonnent la ville (et qui ne vous manqueront pas non plus !)

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- Direction le Champassak au Sud du Laos : Paksé & Vat Phou
- 3 jours en scooter sur le plateau des Bolovens : organiser son road trip
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- 2 jours à Vientiane la tranquille
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